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26 nov. 2006

Mes peintures

Vieille rue à Thuin






Rue chaude de Charleroi


















Thuin - Pont sur la Biesmelle






Thuin - Péniches


















A quai









Thuillies - dépôt des trams désaffecté
















Belle Ile






Texel



25 nov. 2006

Les origines

Mon père, Louis Ries né en 1903 travaillait déjà à l'âge de 14 ans.
Issu d'une famille nombreuse, il m'a beaucoup parlé de ses origines germaniques.





J'ai longtemps hésité entre l'Allemagne, la Lorraine ou le Luxembourg.
En 2003, ma fille Pascale fit des recherches approfondies.
Mon grand-père Friedrich



était né dans la Sarre à Gersweiler

À vingt ans un trouble nouveau sous le nom d’amoureuses flammes m’a fait trouver belles les femmes (Verlaine)


Revenu dans ma Wallonie natale, je vis un chagrin d'amour.
Mais je ne sais pas que celle qui sera ma femme vit à deux pas de chez moi

Elle s'appelle Claudine, a quatre ans de moins que moi, fait du piano et a un caractère bien trempé.

Nous nous marierons en 1952










Eté 2006

Né un pinceau entre les dents


Je suis né un pinceau entre les dents!





Je vis le jour à Jumet dans le Hainaut belge, à la chaussée de Bruxelles en 1929.



Mon père, Louis Ries et ma mère, Maria Englebert étaient ouvriers aux A.C.E.C. - câblerie de Charleroi




Enfant unique, je suis entouré des nombreux frères et soeurs de mes parents et de nombreux cousins et cousines.


De santé fragile, souffrant des bronches, je suis choyé par mes tantes.

Mais on m'oblige quotidiennement à avaler une cuillère d'huile de foie de morue : quelle punition!




Nous cohabitons un certain temps avec ma tante Germaine Englebert et son mari, Louis Martin.
Il est peintre, droguiste et herboriste.
Nous logeons au-dessus du magasin.
Il embaume la réglisse, le tilleul, l'huile de lin et les graines de pavot.

Je me souviens d'une rage de dents soignée à la tisane aux pavots et du doux sommeil engendré par les effets de cette drogue!





Le 10 mai 1940, jour de la déclaration de guerre, la Luftwaffe bombarde l’aérodrome de Gosselies.
J'ai 11 ans.
Nous habitons juste à côté!
Pour un enfant c'est un endroit de rêve.
Mais cette zone est dangereuse.
Nous vivrons avec les vitres de la maison quadrillée de bandes collantes pour éviter qu'elles ne se brisent.
Quand l'aérodrome sera occupé par les troupes américaines la maison sera réquisitionnée.
"...Vous devez céder une chambre à un officier..."
Cet officier américain d'origine indienne m'impressionnait beaucoup par sa taille et son goût prononcé pour l'alcool.

L'école moyenne ne m'a pas trop emballé.

Je préférais rôder près de l'étang "Margaille" pour voir les grenouilles ou manger des glaces géantes dans le centre de Jumet  avec mon copain, le fils du boucher.
Celui-ci s'amusait à plier les cuillères!

Je suis né un pinceau entre les dents!

Voilà comment je me définis.
Aussi loin que je retourne dans mon passé je dessinais.

Après la guerre 40.... 

Mon père, un peu aventurier, un peu tête brûlée décide qu'il va faire fortune.
Il quitte les A.C.E.C. et nous déménageons pour les  Flandres.
La côte belge a beaucoup souffert des bombardements, il faut donc restaurer, recontruire.

Nous nous installons dans une jolie villa à Koksijde près de la Panne.

Nous habitons dans les dunes.
Les paysages sauvages me font rêver.



C'est l'année de ma première cuite, de mon premier amour.

Promenades jusqu'en France le long de l'eau.
Bientôt ma mère a le mal du pays.
Sa famille lui manque, la langue est difficile : nous quittons la côte.
On n'a pas fait fortune.
Travaillant dans la construction avec mon père, je m'inscris à un cours du soir "bois et marbres".
C'était l'époque des "trompe l'oeil".



Je suis engagé comme apprenti par un entrepreneur de décoration qui oeuvre dans des maisons de maître de la région de Charleroi.
Et là, je peux donner libre cours à ma passion :

 j'ai toujours eu une vision artistique du monde.


L'émotion qui se dégage d'un paysage me donne des impulsions créatives.

Bientôt le service militaire dans l'armée de l'air à Florennes.


Je serai un décorateur un peu spécial : numéros et rosaces sur les avions de chasse n'auront plus de secret pour moi.
C'est à ce moment que je commence la peinture à l'huile : peindre les petites amies des soldats, des supérieurs, ça vous donne un certain succès!


Le temps a passé.
J'ai eu ensuite une carrière dans le bâtiment mais pas une minute de mes loisirs ne fut perdue :

dessin, peinture, sculpture, vitraux d'art, tout cela a empli ma vie.

Aujourd'hui, je passe encore mes journées dans l'atelier que je me suis aménagé.



Je mourrai un pinceau entre les dents